Une nuit à Sowaka, l’hôtel qui fusionne les genres

Sowaka, un nom qui sonne japonais, mais qui ne l’est pas. Un mot d’origine sanskrit, synonyme de bonheur et de bien-être, qui se trouve être souvent prononcé à la fin des prières bouddhistes. Choisi pour faire écho aux nombreux temples de Kyoto, et pour exprimer le sentiment ressenti dans ce nouvel établissement qui allie le charme, la tradition et le raffinement du ryokan, avec le confort, le luxe et la touche de design d’un hôtel haut-de-gamme ! C’est la fusion de deux styles fondamentalement opposés, le meilleur de chaque monde, pour une expérience qui se veut innovante et l’une des meilleurs en la matière. Avec les amis David et Angelo, nous avons étés conviés à faire le tour des lieux et à y passer une nuit ! L’article est donc sponsorisé, mais totalement libre dans son contenu.

L’alliance des styles traditionnels et modernes

Installé dans une bâtisse centenaire autrefois restaurant ryotei (style traditionnel, très discret pour des clients sélectionnés sur le volet), la première impression que l’on a est celle de se retrouver en face d’un ryokan et non d’un hôtel.

Après avoir passé le noren (petit rideau d’entrée), tout confirme cette sensation, une petite allée typique se présente à nous, avec ses pavés, sa fontaine, sa végétation… On est déjà dans un autre monde. Puis il faut se déchausser, rapidement accueilli par le manager de l’établissement, vêtu d’un yukata bien entendu.

Entièrement restaurée par des artisans réputés de tout le pays (travail du washi, du bois, du tatami, de la laque, etc…), décorée par un antiquaire local de renom, c’est la synthèse de tout le savoir-faire nippon réunie en un seul lieu.

Ou plutôt deux, car une annexe plus moderne et plus design vient compléter la partie principale très traditionnelle. Mais elle n’oublie pas pour autant d’inclure des éléments qui rappellent une époque passée. Les meubles anciens ou les poteries de valeur sont toujours bien au programme.

Les apparences sont donc trompeuses, il s’agit bien d’un hôtel, luxueux en l’occurrence, il ne faut donc pas s’attendre à y trouver des yukata ou encore un onsen !

Des chambres uniques et de caractère

Les chambres les plus haut-de-gamme se trouvent dans le bâtiment principal et s’articulent autour du très charmant et typique petit jardin, et il n’y a guère que le bruit du ruisseau que l’on entend. Les érables, les mousses, la lanterne en pierre et la fontaine en bambou, tout y est !

Avec le gérant de l’hôtel, nous avons pu découvrir différentes suites, ainsi que différents points de vue sur le jardin. Une des choses que j’ai trouvé intéressantes, c’est que chaque pièce a vraiment son caractère et son identité. Que ce soit par l’agencement des lieux, ou par la décoration, il n’y en a foncièrement pas deux qui se ressemblent.

La chambre 108, la plus haut de gamme
La 107 était très stylée

Mention spéciale et palme de l’originalité pour la 105 avec ses trois paliers, le salon en haut, la chambre au milieu et la salle de bain en bas, avec une grande baie vitrée avec verdure, une grande hauteur de plafond et qui se retrouve potentiellement ouverte entre chaque zone.

L’extension moderne n’est pas avare en originalité avec notamment l’une des chambres dont la salle de bain était pourvue d’une vitre… donnant directement sur la rue et sur le restaurant d’en face ! Bien entendu il y a quelques plantes et surtout un store pour cacher ce qu’il y a à cacher ! Mais l’effet de surprise était total !

Bienvenue dans ma chambre !

Je trouve que c’était l’une des plus originales puisqu’elle a été faite dans la maison de thé, au fond du jardin. Elle est connectée avec le reste de la bâtisse, mais on sent qu’elle a une position et une approche un peu spéciale.

Au premier abord, cela ne parait pas très grand, un couloir avec lavabo, puis la pièce avec deux lits simples, une alcôve décoratrice et une fenêtre qui donne sur la verdure. Il semble manquer quelque chose, les toilettes ? Trouvés derrière une petite porte. Et la salle de bain ? Rien ici en tout cas… Jusqu’à ce que je m’aperçoive qu’il y avait un escalier à l’entrée ! Elle est à l’étage ! Et oui, c’est une chambre sur deux niveaux ! Et une fois en haut, wow ! Une grande baignoire en bois de cyprès, sur un sol en caillebotis, et une douche bien spacieuse. Et juste à côté, une pièce en tatami, sans la moindre cloison entre les deux espaces ! Très surprenant et vraiment stylé, c’est le moins que l’on puisse dire !

Et ce n’est pas finit, il reste une vraie surprise, ce qui est certainement le clou de la visite et qui se cache derrière une petite porte bien dissimulée à l’entrée de la chambre… C’est la pièce de thé ! Il faut se baisser un peu pour entrer mais c’est absolument ravissant, d’authenticité et de simplicité, et l’on se sent un peu dans une cabane, instantanément enveloppé par l’eau du ruisseau puisque j’avais l’impression qu’elle s’écoulait par en dessous. Parfait pour se détendre avec un thé ou avec un livre !

Pause détente

C’est déjà la fin de la journée et il est temps de nous rendre au bar où nous sommes attendu par un jeune homme qui doit nous faire une démonstration de cocktails. Les conditions de prise de vue n’étaient pas évidentes avec le manque de lumière, les mouvements du barman et l’autofocus qui patinait, mais j’ai quand même pu m’en sortir, et avec un verre de vodka/lait/fraise/chocolat en prime !

Le soir, toujours avec Angelo et David, on enchaine avec un petit café aux couleurs rétro, puis un restaurant à Gion, avant d’improviser une balade nocturne dans les rues désormais très calmes du quartier. J’ai beau les avoir parcourues en long et en large pendant des années, c’est toujours un plaisir de profiter de cette ambiance en étant presque seuls au monde. Oui, car si les touristes étaient bien rentrés à l’hôtel, ce sont des maiko (apprenties geisha) et geiko (geisha confirmées) que nous avons croisés à plusieurs reprises, accompagnées par des clients ou tout simplement sur le chemin du retour. En soit ce n’était pas une surprise d’en voir pour qui connait le coin. Je n’avais pas d’appareil photo donc je n’ai rien tenté du tout, et je me suis contenté d’observer et de contempler la scène, comme je le fais presque toujours. Il faut parfois savoir rester spectateur et apprécier avec ses yeux !

La journée n’est d’ailleurs pas vraiment le meilleur moment pour profiter de Gion convenablement, à cause de la surabondance de touristes… Et je sais que cela peut influer négativement sur le ressenti des gens. Mais qu’on ne s’y trompe pas, Gion est un quartier absolument fantastique, mystique, hors du temps, mais il se révèle soit tôt le matin, soit tard le soir, uniquement à ceux qui prendront le temps de l’appréhender et de l’approfondir. Et quoi de mieux que loger dans les environs pour cela ?

Petit déjeuner de champion !

Le lendemain, après une courte nuit (les photos de ma chambre ont étés prises entre minuit et deux heures du matin !) qui fut tout de même très régénératrice, je profite une dernière fois de la salle de bain et du jardin avant de me rendre au restaurant La Bombance situé dans l’annexe. Petit déjeuner occidental ou traditionnel, j’ai plutôt opté pour la première solution puisque tout le monde a choisit la seconde, je me suis dévoué !

Un dernier tour de la chambre et il est déjà temps de rendre les clés ! Même si on était là pour le travail et que l’on a clairement pas chômé, c’était évidemment un plaisir de passer un nuit dans un hôtel comme celui là, et de profiter des environs dans le calme. Objectivement, comment pourrait-on être déçu ?

Emplacement idéal

Situé en plein cœur de l’arrondissement de Higashiyama, dans les quartiers traditionnels de Kyoto, il est très simple de déambuler à Gion pour tenter d’apercevoir quelques geishas, faire une prière au sanctuaire de Yasaka, prendre une bouffée d’air frais dans le parc Maruyama, contempler les jardins du temple Kodai-ji, ou bien encore profiter des ruelles pittoresques de Ninenzaka et Sannenzaka avec ses nombreuses boutiques (le quartier est notamment réputé pour la poterie), jusqu’au fameux temple Kiyomizu-dera.

Le sanctuaire de Yasaka, avec les 3 mikoshi du Gion Matsuri, et la lune !
L’une des plus belles vue du Kyoto traditionnel avec la pagode de Yasaka

D’autres sites incontournables comme le marché de Nishiki, le sanctuaire de Fushimi Inari ou bien encore le temple Sanjusangendo sont également très faciles d’accès, à pieds ou en train.

A qui s’adresse cet hôtel ?

Pour commencer, à ceux qui veulent profiter de l’ambiance d’un ryokan mais avec tout le confort moderne d’un hôtel de luxe. Le plaisir de marcher sur les tatamis, son odeur significative, le tokonoma (alcôve décoratrice) et ses œuvres à admirer, le jardin typique, mais sans le futon un peu trop mince, et donc avec un “vrai” lit, stores électriques, tablette, douche spacieuse, etc… Comme je le disais, c’est la synthèse de deux mondes, et que je trouve personnellement magnifiquement exécutée.

Mais il y aura aussi peut-être les couples en voyage de noces et qui veulent bien entendu marquer le coup en passant une nuit pas comme les autres ! Ou encore ceux qui veulent juste séjourner dans un hôtel de luxe au moins une fois dans leur vie ! Et puis bien sûr, tous ceux pour qui l’aspect financier n’est pas un problème !

Oui car évidemment, il y a un coût à tout ça, le prix des chambres varie entre 35.000¥ et 130.000¥ environ par nuit (pour une, deux, voire 3 personnes). C’est un budget conséquent mais dans le principe, tout se justifie, le savoir-faire des artisans dans chaque recoin de l’établissement, l’originalité et l’aspect unique de chaque chambre (même les plus accessibles), le jardin, la localisation, le personnel, la gastronomie du restaurant, etc etc. C’est un hôtel de luxe, mais qui a véritablement une identité propre, qui le différencie probablement des autres établissements du même rang.

Peut-être que certains d’entre vous auront, un jour, une raison de séjourner dans l’un d’entre eux, et je pense objectivement que Sowaka est un excellent choix dans le genre. C’est fondamentalement difficile de ne pas être sous le charme des lieux ! Mais au risque de me répéter, ce qui m’a principalement plu, c’est surtout l’agencement des chambres, l’originalité et l’unicité de chacune d’entre elles, le sens du détail un peu partout, la fusion des styles traditionnels et modernes, etc…

Assister au Gion Matsuri en juillet

Venir en été peut-être fatiguant à cause de la chaleur et de l’humidité, mais c’est aussi l’occasion d’assister au Gion Matsuri, le plus important festival de Kyoto. Et donc petit bonus à ceux qui séjourneraient à Sowaka du 13 au 16 juillet, des tickets sont mis à disposition par l’hôtel pour visiter le Kikusui-boko, l’un des chars de la première parade.

Également, un autre coupon permet d’assister à une cérémonie du thé (parfois par des professeurs, parfois par des élèves) avec une pâtisserie japonaise avant de déguster le précieux matcha. L’assiette est offerte, ça fait toujours plaisir !

Idéalement, il faudrait rester à Kyoto du 10 au 17 juillet (même si le festival dure techniquement tout le mois) pour bien profiter du Gion Matsuri. Car il ne s’agit pas que d’un défilé de chars, certes déjà bien impressionnant en soit, c’est toute l’effervescence générale qu’il y a autour dont il faut s’imprégner. On sent que toute la ville vibre à l’unisson et que chaque évènement est important.

Du 10 au 14 juillet, on peut assister à la construction des chars à même la rue, tout est visible, et comme tout le monde ne commence pas en même temps, il est possible de voir différentes étapes sur une seule journée. Rappelons qu’il n’y a aucun clou ! Que des poutres, des cordages et beaucoup de savoir-faire pour bâtir ces édifices roulants de 12 tonnes et 25 mètres de haut (en incluant le “mat”) !

Du 14 au 16 juillet, ce sont les veillées post-parade ! Durant les deux dernières, les rues principales sont bloquées à la circulation sont envahies par la foule ! Les chars sont illuminés, les yukatas de sorties, les stands de nourritures et de jeux le sont également, l’ambiance est festive et bon enfant, c’est ça l’été japonais !

Puis vient enfin la journée du 17 juillet, avec deux gros évènements le même jour ! Tout d’abord le matin avec la fameuse procession de chars, LE point culminant de tout le festival ! Puis le soir où les divinités du Yasaka Jinja sont invités à rejoindre le centre ville avec les parades des trois mikoshi (sanctuaire portable), toutes trois avec des chemins différents.

Gion Matsuri ça ne fait pas que se regarder, ça se vit de l’intérieur, au quotidien, et séjourner dans les environs du sanctuaire qui l’organise, garantie une immersion totale, il y très souvent des sortes de micro-évènements en plus de ceux sus-cités. Et quitte à rendre la semaine quasi parfaite, passer une nuit dans un hôtel de luxe comme Sowaka pourrait bien être la cerise sur le gâteau !

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